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Georges Brassens - Les Ricochets lyrics
J'avais dix-huit ans, tout juste et quittant ma ville natale
Un beau jour, o gué, je vins debarquer dans la capitale
J'entrai pas aux cris d'"à nous deux Paris" en Île-de-France
Que ton Rastignac n'ait cure, Balzac ! De ma concurrence
De ma concurrence.
Gens en place, dormez sans vous alarmer, rien ne vous menace
Ce n'est qu'un jeune sot qui monte a l'assaut du p'tit Montparnasse
On n's'etonnera pas si mes premiers pas, tout droit me mènerent
Au pont Mirabeau, pour un coup de chapeau à l'Apollinaire
À l'Apollinaire.
Bec enfariné, pouvais-je deviner le remue-ménage
Que dans mon destin, causerait soudain ce pélerinage ?
Que circonvenu, mon coeur ingénu allait faire des siennes
Tomber amoureux de sa toute premiere Parisienne
Mière Parisienne.
N'anticipons pas, sur la berge en bas tout contre une pile
La belle tâchait d'faire des ricochets d'une main malhabile
Moi, dans ce temps-là, je n'dis pas cela en bombant le torse
L'air avantageux, j'étais a ce jeu de première force
De première force.
Tu m'donnes un baiser, ai-je proposé à la demoiselle
Et moi, sans retard, j't'apprends de cet art toutes les ficelles.
Affaire conclue, en une heure elle eut, l'adresse requise.Georges Brassens - Les Ricochets - http://motolyrics.com/georges-brassens/les-ricochets-lyrics.html
En change, moi, j'cueillis plein d'moi ses lèvres exquises
Ses lèvres exquises.
Et durant un temps, les journaux d'antan d'ailleurs le relatent
Fallait se lever matin pour trouver une pierre plate.
On redessina du pont d'Iéna au pont Alexandre
Jusqu'à Saint-Michel, mais à notre echelle, la Carte du Tendre
La Carte du Tendre.
Mais c'tait trop beau, au pont Mirabeau, la belle volage
Un jour se perchait sur un ricochet et gagnait le large.
Elle me fit faux-bond pour un vieux barbon, la petite ingrate
Un Crésus vivant, détail aggravant sur la rive droite
Sur la rive droite.
J'en pleurai pas mal, le flux lacrymal me fit la quinzaine.
Au viaduc d'Auteuil, paraît qu'à vue d'œil grossissait la Seine.
Et si, pont d'l'Alma, j'ai pas noyé ma détresse ineffable
C'est qu'l'eau coulant sous les pieds du zouzou était imbuvable
Etait imbuvable.
Et qu'j'avais acquis cette conviction qui, du reste me navre
Que mort ou vivant, ce n'est pas souvent qu'on arrive au Havre.
Nous attristons pas, allons de ce pas donner, débonnaires
Au pont Mirabeau, un coup de chapeau à l'Apollinaire
À l'Apollinaire.