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Hugues Aufray - Cauchemar Psychomoteur lyrics
Comme j'avais beaucoup marché, j'étais fatigué.
Je vois une espèce de ferme, je me dis "J'vais m'arrêter".
J'ai dit "Hé hé là-dedans, y'a-t-il quelqu'un de vivant ?"
Je me sentais vraiment seul, devant la maison
Quand soudain devant moi, un grand gaillard de fermier
Vient me braquer son canon à la hauteur du menton.
Je tombais sur les genoux en criant "Mais vous êtes fous !"
"Moi, j'aime bien les fermiers, ne me tuez pas s'il vous plaît.
Il s'en est fallu d'un rien qu'il ne me tire comme un lapin.
"C'est vous l'espèce de vagabond qui vient pour mendier ?"
J'ai dit "Non non non, je n'suis pas c'que vous croyez.
En droit je suis licencié, j'ai fait l'Université."
Alors arriva la fille qui s'appelait Rita.
Elle semblait tout droit sortie d'la Dolce Vita
Et je me mis en devoir de l'amadouer comme son père.
Je lui dis "La jolie ferme que vous avez là."
"Dites-moi, qu'est ce qu'un étudiant connaît à l'agriculture ?"
J'ai répondu "Braves gens, je suis un puits de culture."
En voyant mes ongles sales, il sut que je travaillais.
Il me dit d'un air futé "Vous avez l'air fatigué."
"Oh oui, j'ai fait huit cent bornes et j'en ai vraiment plein l'dos."
Il me jeta sur la paille avec les bestiaux
"Tâchez de rester tranquille ou sinon, moi, je me fâche.
Ne touchez pas à ma fille et demain, faut traire les vaches."
Je ne dormais que d'un œil quand Rita vint me secouer.
Elle me faisait de l'œil comme Tony Perkins.
Elle me dit "Viens prendre une douche, je vais te montrer où c'est."Hugues Aufray - Cauchemar Psychomoteur - http://motolyrics.com/hugues-aufray/cauchemar-psychomoteur-lyrics.html
J'ai répondu "Hey hey hey, c'coup-là, on m'la déjà fait."
J'essayais de m'défiler, je n'savais pas trop comment
Mais Rita a insisté, vraiment très très gentiment.
Je n'pouvais plus m'en tirer, j'avais l'air d'un lâche.
J'aurais pas dû accepter d'aller demain traire les vaches.
Pour sortir de cette histoire, fallait trouver un moyen.
J'ai crié "Fidel Castro, c'est un bon copain."
Rita parût suffoquée, j'ai cru que c'était gagné
Quand le fermier soudain surgit en hurlant "Qu'est ce que t'as dit ?"
J'ai dit "Vive Fidel Castro, vous m'avez compris ?"
Il me tomba sur le dos à bras raccourcis.
Rita parla de sa mère qui dormait au cimetière
Tandis qu'le vieux me flanquait un coup dans l'buffet.
"En enfer, je t'expédie si tu n't'en vas pas tout d'suite.
Espèce d'étudiant pourri, espèce de rat communiste !"
Il me jeta à la tête un paquet d'Readers Digest.
Moi je fis une pirouette, le vieux prit son escopette.
J'éclatais par la fenêtre à cent quatre-vingt à l'heure.
Et j'atterris en tempête dans un pot de fleurs.
"Revenez" criait Rita, le père chargeait son engin
Quand le soleil se leva, moi j'étais déjà très loin.
Même si Rita est partie, je n'reviendrai pas d'sitôt
Chez ce vieux fermier maudit car j'ai trouvé un boulot.
Mais la sacrée vieille canaille espère bien me faire cueillir
Un jour par son FBI, mais il peut courir.
Je continue à penser, envers et contre tous.
Sans liberté de parler, on est moins que rien du tout.