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Maxime Le Forestier - Le Moyenâgeux lyrics
Le seul reproche, au demeurant, qu'aient pu mériter mes parents
C'est d'avoir pas joué plus tôt le jeu de la bête à deux dos.
Je suis né, même pas bâtard, avec cinq siècles de retard.
Pardonnez-moi, Prince, si je suis foutrement moyenâgeux.
Ah ! que n'ai-je vécu, bon sang ! Entre quatorze et quinze cent.
J'aurais retrouvé mes copains au Trou de la pomme de pin
Tous les beaux parleurs de jargon, tous les promis de Montfaucon
Les plus illustres seigneuries du royaume de truanderie.
Après une franche repue, j'eusse aimé, toute honte bue
Aller courir le cotillon sur les pas de François Villon
Troussant la gueuse et la forçant au cimetière des Innocents
Mes amours de ce siècle-ci n'en aient aucune jalousie...
J'eusse aimé le corps féminin, des nonnettes et des nonnains
Qui, dans ces jolis tamps bénis, ne disaient pas toujours "nenni"
Qui faisaient le mur du couvent, qui, Dieu leur pardonne ! Souvent
Comptaient les baisers, s'il vous plaît, avec des grains de chapelet.
Ces p'tit's sœurs, trouvant qu'à leur goût
Quatre Evangiles c'est pas beaucoupMaxime Le Forestier - Le Moyenâgeux - http://motolyrics.com/maxime-le-forestier/le-moyenageux-lyrics.html
Sacrifiaient à un de plus, l'évangile selon Vénus.
Témoin : l'abbesse de Pourras, qui fut, qui reste et restera
La plus glorieuse putain de moines du quartier Latin.
À la fin, les anges du guet m'auraient conduit sur le gibet.
Je serais mort, jambes en l'air, sur la veuve patibulaire
En arrosant la mandragore, l'herbe aux pendus qui revigore
En bénissant avec les pieds les ribaudes apitoyées.
Hélas ! Tout ça, c'est des chansons, il faut se faire une raison.
Les choux-fleurs poussent à présent sur le charnier des Innocents.
Le Trou de la pomme de pin n'est plus qu'un bar américain.
Y'a quelque chose de pourri au royaume de truanderie.
Je mourrai pas à Montfaucon, mais dans un lit, comme un vrai con
Je mourrai, pas même pendard, avec cinq siècles de retard.
Ma dernière parole soit quelques vers de Maître François,
Et que j'emporte entre les dents un flocon des neiges d'antan...
Ma dernière parole soit quelques vers de Maître François...
Pardonnez-moi, Prince, si je suis foutrement moyenâgeux.