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Oxmo Puccino - Les Assis lyrics
(Léo Ferré/Arthur Rimbaud)
 Noirs de loupes, grêlés, les yeux cerclés de bagues
 Vertes, leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs
 Le sinciput plaqué de hargnosités vagues
 Comme les floraisons lépreuses des vieux murs...
 Ils ont greffé dans des amours épileptiques
 Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs
 De leurs chaises, leurs pieds aux barreaux rachitiques
 S'entrelacent pour les matins et pour les soirs !
 Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges
 Sentant les soleils vifs percaliser leur peau
 Ou, les yeux à la vitre où se fanent les neiges
 Tremblant du tremblement douloureux du crapaud.
 Et les Sièges leur ont des bontés: culottée
 De brun, la paille cède aux angles de leurs reins
 L'âme des vieux soleils s'allume, emmaillotée
 Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains.
 Et les Assis, genoux aux dents, verts pianistes
 Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour
 S'écoutent clapoter des barcarolles tristes
 Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour.
 - Oh! ne les faites pas lever! C'est le naufrage...Oxmo Puccino - Les Assis - http://motolyrics.com/oxmo-puccino/les-assis-lyrics.html
 Ils surgissent, grondant comme des chats giflés
 Ouvrant lentement leurs omoplates, ô rage !
 Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés.
 Et vous les écoutez, cognant leurs têtes chauves
 Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors
 Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves
 Qui vous accrochent l'œil au fond des corridors !
 Puis ils ont une main invisible qui tue
 Au retour, leur regard filtre ce venin noir
 Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue
 Et vous suez, pris dans un atroce entonnoir.
 Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales
 Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever
 Et, de l'aurore au soir, des grappes d'amygdales
 Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever.
 Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières
 Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés
 De vrais petits amours de chaises en lisière
 Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés
 Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule
 Les bercent, le long des calices accroupis
 Tels qu'au fil des glaïeuls, le vol des libellules
 - Et leur membre s'agace à des barbes d'épis.
















