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Saez - Ébauche N°2 lyrics
Avons-nous donc commis une action étrange ?
 Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi
 Je frissonne de peur quand tu me dis "Mon ange !"
 Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.
 Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée !
 Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection
 Quand même tu serais une embûche dressée
 Et le commencement de ma perdition !
 Quand même tu serais une embûche dressée
 Et le commencement de ma perdition !
 Maudit soit à jamais le rêveur inutile
 Qui voulut le premier, dans sa stupidité
 S'éprenant d'un problème insoluble et stérile
 Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté !
 Celui qui veut unir dans un accord mystique
 L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour
 Ne chauffera jamais son corps paralytique
 À ce rouge soleil que l'on nomme l'amour !
 On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître !
 Mais l'enfant, épanchant une immense douleur
 Cria soudain : "Je sens s'élargir dans mon être
 Un abîme béant ; cet abîme est mon coeur!"
 Brûlant comme un volcan, profond comme le vide !
 Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
 Et ne rafraîchira la soif de l'EuménideSaez - Ébauche N°2 - http://motolyrics.com/saez/ebauche-n-2-lyrics.html
 Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang
 Que nos rideaux fermés nous séparent du monde
 Et que la lassitude amène le repos !
 Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde
 Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux !"
 Descendez, descendez, lamentables victimes,
 Descendez le chemin de l'enfer éternel !
 Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes
 Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel
 Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes
 Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
 Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
 Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux
 "Hippolyte, cher coeur, que dis-tu de ces choses ?
 Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
 L'holocauste sacré de tes premières roses
 Aux souffles violents qui pourraient les flétrir ?
 Hippolyte, Ô ma soeur! Tourne donc ton visage
 Toi, mon âme et mon tout et ma moitié
 Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles !
 Pour un de ces regards charmants, baume divin
 Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles
 Et je m'endormirai dans un rêve sans fin !








